« Cartes sur table » : Quand on confond audace et bêtise, il vaut peut-être mieux se taire…

A l’occasion des 100 premiers jours du quinquennat hollandais, un think tank de jeunes âgés de 25 à 35 ans liste 100 mesures à mettre en œuvre. Leur credo : des propositions courtes et accessibles.

Par CHRISTOPHE ALIX, JONATHAN BOUCHET-PETERSEN

Composé de jeunes âgés de 25 à 35 ans, le nouveau think tank « Cartes sur table » revendique un rôle de «poil à gratter». Une responsabilité qui sied à leur génération et que ces sympathisants PS, Front de gauche ou Europe Ecologie-les Verts jugent d’autant plus nécessaire que la gauche est au pouvoir. Ce think tank se place dans le camp de «la gauche de gauche».

A l’occasion des 100 jours de François Hollande à l’Elysée, Cartes sur table publie 100 propositions que relaie Libération (lire pages 4 et 5, et en intégralité sur Libé.fr). Ce think tank «virtuel», qui affirme «partir de la vie quotidienne» de la cinquantaine de ses contributeurs (hauts fonctionnaires, urbanistes, avocats, militants au chômage) pour formuler des propositions à même d’améliorer celle des Français.

Parmi les 100 mesures, la plus audacieuse est l’idée de soumettre à l’impôt sur le revenu les «revenus fictifs», que constitue l’absence de loyer pour les millions de propriétaires ayant remboursé leur emprunt, qui rapporterait 5,5 milliards par an.

 

Notre commentaire sur cette proposition idiote : Il faut vraiment être totalement ignare en économie, pour considérer que d’avoir remboursé son emprunt engendre un « revenu fictif  » ! C’est exactement le contraire. Ne plus rembourser d’emprunt c’est ne plus reverser à la banque un capital fictif (celui qui a été créé ex nihilo par la banque lorsque nous lui avons signé notre reconnaissance de dette), ainsi que les intérêts usuriers qui vont ensuite être réinvestis dans la spéculation financière, c’est-à-dire hors de l’économie réelle, par les banquiers et leurs actionnaires…

Ne plus avoir d’emprunt est donc un acte citoyen, car le revenu du travail (qui, lui, est de l’argent réel) peut enfin être reversé dans l’économie réelle (celle qui fait vivre les entreprises et les emplois) au lieu d’être détourné par les banques dans une économie virtuelle mortifère qui tourne égoïstement sur elle-même…

Au lieu de perdre son temps à chercher ce qui pourrait rapporter de l’argent à l’Etat pour qu’il puisse rembourser les dettes contractées sur les marchés, que ce groupe réfléchisse donc aux solutions durables qui vont dans le sens d’un audit de la dette publique et du non remboursement des dettes indignes ou illégitimes…

Il y a en effet deux façons de soulager l’Etat de sa dette : aller chercher toujours davantage d’argent dans la poche des honnêtes citoyens et des PME, ou bien réduire la somme que les marchés nous demandent de rembourser. Rappelons que, si nous devons plus de 1.600 milliards d’€ aux marchés, depuis qu’en 1973 on a interdit à l’Etat d’emprunter gratuitement au Trésor public (loi mise en place par Georges Pompidou, ancien directeur général de la banque Rothschild : La loi Rothschild, cause de l’endettement de la France et Financement public et création monétaire : pourquoi la moitié de mes impôts va au service de la dette), nous avons déjà versé aux marchés presque 1.500 milliards d’€ d’intérêts depuis 40 ans, en guise de prime de risque… Alors, on peut considérer que cette fameuse dette est déjà payée !

Encore un petit effort d’imagination, mesdames et messieurs les contributeurs de « Cartes sur table » ! 

 

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