À quoi ressemblera Pornic dans dix ou vingt ans ?

Un Plu, à quoi ça sert ?

Ce document d’urbanisme organise l’espace pour les 20 années à venir. Il définit les règles de construction et répond à plusieurs questions : quel type d’habitat favoriser ? Quels sites préserver ? Quels déplacements privilégier ? Comment créer des emplois ? Ces orientations politiques sont résumées dans le projet d’aménagement et de développement durable (Padd).

Quelles sont les grandes lignes de celui de Pornic pour l’habitat ?

La population (environ 15 000 habitants) se rajeunit et devrait atteindre dans une dizaine d’années 18 000 habitants. Ce qui suppose la création de 2 300 logements, dont 60 % de résidences principales, 17 % de logements sociaux et 31 % de logements en accession aidée.

La densité moyenne de l’habitat va passer de 8 à 10 logements par hectare aujourd’hui à 18.

Et pour les zones d’activités ?

Pornic entend bien renforcer son rôle de « capitale économique » du Pays de Retz. Des extensions de zones d’activités sont programmées : au Val Saint-Martin, aux Duranceries à l’Est (vers les routes Nantes-Pornic, et Le Clion-La Bernerie) et à l’ouest de la zone de l’Europe.

Parmi les grands programmes, on peut citer la Ria (création d’une salle de spectacle, d’hébergements et d’équipements touristiques…), mais aussi les projets dans le secteur des Duranceries, qui accueillera d’un côté des activités liées aux loisirs « bruyants », et de l’autre des artisans et des PME-PMI, pour rééquilibrer un développement qui s’est jusqu’ici principalement réalisé à l’ouest.

Le bourg de Sainte-Marie devrait renforcer son côté touristique. Le Val Saint-Martin sera dédié aux équipements d’enseignement, de sport et de loisirs.

Quid des zones agricoles ?

« Le Plu prend le moins possible de terres agricoles », assure le commissaire-enquêteur. De l’avis de l’autorité environnementale de la préfecture, « le mode de développement retenu génère des surfaces d’extension d’urbanisation très importante, conduisant à la consommation et à l’enclavement de terres agricoles. » La commission départementale de la consommation des espaces agricoles constate, dans un courrier du 18 juillet, « des prélèvements significatifs sur les espaces agricoles. » Elle demande « un accompagnement adéquat des agriculteurs impactés » et recommande « une densité plus forte. » Idem pour la chambre d’agriculture, qui livre un avis très réservé. Avec 6 650 ha de zones agricoles et 85 exploitations, l’agriculture représente 70 % du territoire communal.

Et les zones boiséesde Sainte-Marie ?

Le Plu autorise la construction de lotissements sur des belles propriétés boisées actuellement protégées, surplombant la mer, à Sainte-Marie-sur-Mer, le long du boulevard de l’Océan. « C’est un cas rare », reconnaît juste le commissaire enquêteur. Les densités admises sont néanmoins plus faibles. La commission départementale des sites, qui a étudié le dossier en février dernier, a relevé que le projet de Plu faisait passer de 57 % à 70 % la part des espaces proches du rivage destinés à être construit, avant de, finalement, donner un avis favorable.

Pourquoi le Plu de Pornic a-t-il mis autant de temps à s’élaborer ?

Il aura fallu 10 ans à la ville pour constituer son Plu. La première délibération datant de 2002. Deux raisons expliquent la longueur du processus. « Le maire voulait que le Plu soit finalisé par la nouvelle équipe municipale issue des élections de 2008, explique Jean Mercier, directeur général des services. Et il se devait d’être compatible avec le Scot (schéma de cohérence et d’organisation territoriale) du Pays de Retz, en cours de finalisation. »

Quand le Plu entrera-t-il en vigueur ?

Le commissaire enquêteur a un mois pour rendre son rapport et son avis au préfet, qui devra les analyser et vérifier la légalité du projet. Le conseil municipal votera ensuite le Plu, en tenant compte ou non des remarques du commissaire-enquêteur et du préfet. Le document pourrait être applicable à la mi-janvier 2012 si le Plu est approuvé au conseil municipal de décembre, ou vers la fin mars 2012 dans le cas contraire. Le préfet peut ensuite déférer le Plu devant le tribunal administratif, s’il estime qu’il ne respecte pas la loi. Il sera alors suspendu. Les associations peuvent aussi attaquer la délibération du conseil municipal. Mais ces recours ne sont pas suspensifs.

Source : Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Pornic / Archives du jeudi 08-09-2011

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