Il faut résister aux prochaines attaques gouvernementales de notre système de retraite !

La rentrée va être chaude, car il va falloir très rapidement se mobiliser pour défendre nos retraites (du moins ce qu’il en reste encore…). La nouvelle contre-réforme (hé oui, encore une !) ne doit pas passer… 
 
Restons bien conscients du fait que les dirigeants de notre pays – qu’ils soient de droite comme du PS – ont été mis en place, via le financement de leurs coûteuses campagnes électorales, par la haute finance, avec, en contrepartie, pour mission de préserver un système qui génère des profits fabuleux pour les plus riches. Pour le confirmer, le magazine Challenge nous informe d’ailleurs que la France compte, cette année, 10 milliardaires de plus et que les 500 plus grosses fortunes ont augmenté leur patrimoine de 25% en douze mois ! (essayez de trouver un placement aussi rentable pour vos maigres économies). Nous ne pouvons pas en dire de même en ce qui concerne l’évolution de nos salaires…
 
Les 20 milliards qui pourraient manquer pour financer nos retraites en 2020 seraient très facilement trouvés si, déjà, les multinationales du CAC 40 payaient leurs impôts en France (et non dans les paradis fiscaux) et si les salaires augmentaient un peu (ce qui, par ricochet, ferait augmenter les contributions sociales à redistribuer dans le cadre de notre système solidaire par répartition : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins »).
 
Les solutions existent, mais elles ne seront pas mises en place par nos gouvernants – sauf si on les y contraint – car leur véritable objectif est de privatiser les cotisations sociales afin que les marchés puissent jouer au Monopoly financier mondial avec cette manne qui leur échappe encore, pour l’instant. D’où les scandaleuses propositions gouvernementales pour promouvoir un système par capitalisation (souvenons-nous de la faillite des fonds de pension américains) ou pour encourager les complémentaires santé privées et les complémentaires retraites privées (en baissant le montant des remboursements de santé et celui de pensions de retraite)… quand le gouvernement n’invite pas les banques à mieux « éduquer financièrement » leurs déposants : ce qui est une façon élégante d’inciter les citoyens à spéculer eux aussi sur les marchés pour faire fructifier leurs petites économies ! C’est nouveau, ça vient de sortir… Si vous n’avez pas assez d’argent c’est que vous ne faites pas ce qu’il faut pour en avoir en faisant de juteux placements… ; c’est donc de votre faute !
 
Mais la stratégie est cousue de fils blancs ! Car la « crise » (qui n’est pas une crise pour les plus riches, bien au contraire, mais une aubaine) est un prétexte pour détruire davantage le système de protection sociale mis en place par le Conseil national de la Résistance après guerre (pour éviter justement qu’une nouvelle crise économique (de type 1929) ne soit à l’origine d’une nouvelle guerre mondiale (de type 1939) ; car les mêmes causes engendrent les même effets…).
 
Ce que désirent plus que tout ceux qui dirigent le monde aujourd’hui, c’est que les salariés se retrouvent dans la précarité, afin qu’ils soient le plus dociles possible même si les conditions de travail se dégradent et même s’ils se retrouvent obligés d’accepter des baisses salariales pour conserver leur emploi… pour quelques mois de plus.
Dans ce domaine, l’Allemagne a honteusement montré le chemin, avec un dumping social mis en place par le socialiste Gerhard Schröder qui, en quelques années, a appauvri davantage une bonne partie des salariés de son pays… déjà considérés comme des travailleurs pauvres (multipliant, pour survivre, de petits emplois précaires à temps partiel, rémunérés un salaire de misère). Ce chancelier a d’ailleurs été largement récompensé pour sa loyale servilité aux système néo-capitaliste, puisqu’à la fin de son mandat, on lui a confié la direction du consortium chargé de la construction du gazoduc Nord Stream en mer Baltique (projet qu’il a soutenu sans faille en tant que chancelier), dont le premier partenaire est la société russe Gazprom (une heureuse reconversion avec un salaire d’1 million d’euros par an : www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/9dc055e4-0985-11e1-ad22-6c90af0e2acf/Nord_Stream_lœuvre_de_Gerhard_Schröder).
En fait, il semble bien que certains regrettent l’abolition de l’esclavage qui fit, à une époque, la fortune de nos sociétés occidentales. En effet, la sous-traitance ou la délocalisation de la production dans les pays d’Asie ou d’Afrique, est un esclavagisme qui ne dit pas son nom. De quelle société voulons-nous donc ?
 

Le seul objectif de la fameuse « compétitivité » que l’on veut mettre en place pour les entreprises françaises est de faire baisser les salaires (le fameux « coût du travail »), afin de reverser des dividendes toujours plus importants (de 12 à 15%) aux actionnaires spéculateurs

La part des salaires dans le PIB a chuté de 76,6% en 1980 à 68% en 2000. Plus de 8% de chute sur un PIB de 1 500 milliards d’euros, ce sont quelques 120 milliards d’euros (790 Mds francs) qui vont rémunérer le capital alors qu’ils seraient allés aux salariés si le marché du travail retrouvait l’équilibre de 1980.

Salaires

On constate que les colossaux profits réalisés par les multinationales vont alimenter les marchés financiers et ne sont quasiment pas réinvestis matériellement pour rendre les entreprises plus compétitives, ni d’ailleurs dans des augmentations de salaire qui permettraient de combler les déficits de la protection sociale.

 Répartition de la valeur ajoutée des grands groupes français :

Investissements

Les profits et les investissement en % du PIB aux États-Unis entre 1960 et 2006 :

Alors STOP ! Ne nous laissons pas pas gagner pas le fatalisme en pensant que les choses nous dépassent et que personne ne peut rien y faire (c’est ce qu’on veut nous faire croire par le slogan : « Il n’y a pas d’alternative »). En réalité, l’argent est disponible à profusion – même s’il a été scandaleusement détourné de l’économie réelle par une minorité – et il n’y aurait aucune difficulté à financer nos retraites, nos soins et tous nos services publics, si nous pouvions en récupérer une partie avec des lois adaptées. Tout est une question de choix politiques !

 
Soyons donc prêts à nous mobiliser, car la lutte des classes est de nouveau d’actualité : les laisserons nous gagner sans même résister ?

 

 

Lectures complémentaires :

 

Les 500 plus grandes fortunes de France continuent de s’enrichir

Par FRANCE 24 (texte)

Dans son enquête sur le classement annuel des 500 plus grandes fortunes de France, à paraître jeudi, l’hebdomadaire « Challenges » révèle que la fortune globale des 500 premières fortunes de France a quadruplé en 10 ans.

La crise n’est pas la même pour tout le monde. La fortune globale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an, selon l’hebdomadaire « Challenges » dans son édition à paraître jeudi 11 juillet.

La fortune globale des plus riches, estimée à 330 milliards d’euros, n’avait pas été aussi élevée depuis 1996, année du premier classement des « 500 » du magazine. En 10 ans, ce chiffre a été multiplié par quatre alors que le PIB n’a fait que doubler.

Autre chiffre avancé par le magazine, 1/10e de la richesse serait entre les mains de 1/100 000 de la population. « Du grain à moudre pour ceux qui dénoncent l’extrême concentration des richesses », commente le journaliste Eric Treguier.

Des riches parmi les riches

L’article du magazine révèle également que « même parmi les 500 premières fortunes, il y a riches et riches ». En effet, le « top 10 » pèse 135 milliards, soit 40 % de l’ensemble du groupe des 500.

Et le cercle des très riches ne cesse de s’agrandir. Le groupe des 500 compte désormais 55 milliardaires, soit 10 de plus que l’année dernière, dévoile l’hebdomadaire économique.

Les dix premiers du classement ont vu leur fortune progresser de 30 milliards en douze mois, à 135 milliards (40 % du total). Une évolution qui permet même aux riches français de s’inscrire dans le nouveau palmarès des 100 premières fortunes européennes, publié par le magazine suisse Bilan.

Le patron de LVMH Bernard Arnault occupe la première place du classement avec une fortune de 24,3 milliards d’euros. Il est suivi de très près par Liliane Bettencourt, héritière de L’Oréal, et sa fortune s’élevant à 23,2 milliards. Gérard Mulliez, du groupe Auchan, se positionne en troisième place avec 19 milliards.

 

L’évasion fiscale en chiffres, en France

En 2012, un rapport du Sénat s’est intéressé à mesurer l’incidence de l’évasion fiscale sur les finances publiques. Selon ses estimations, elle représenterait un manque à gagner annuel de 30 à 36 milliards d’euros pour l’administration fiscale française. En guise de comparaison, le déficit de la Sécurité sociale s’élevait en 2012 à 13,3 milliards d’euros… À noter que l’évasion fiscale pourrait atteindre un montant de 50 milliards d’euros voire 60 à 80 milliards d’euros par an (selon le rapport du syndicat Solidaires-finances publiques) si l’ensemble des facteurs étaient pris en compte.

En effet, il reste encore difficile d’évaluer dans sa totalité le coût de l’évasion fiscale tant ses facettes sont multiples, notamment celle relevant de multinationales. Pour l’ OCDE et la Commission Européenne, la moitié des transactions internationales résulterait de transactions intragroupes qui aboutissement à héberger une part conséquente de leurs bénéfices dans des pays fiscalement privilégiés, plus communément dénommés «  paradis fiscaux ». Ces montages financiers complexes que l’on peut qualifier de « haut vol » leur permettent de diminuer de façon significative leur contribution fiscale (voir notre article : des circuits d’optimisation fiscale qui passent par l’Europe. En témoigne le décalage entre les taux d’imposition des grandes et des petites entreprises françaises.

 

Taux de contribution effective par taille de l’entreprise en 2007 (en %)

Effectif Nombre d’entreprises Taxe effective
Moins de 250 salariés 1 104 600 47,4
De 250 à 499 salariés 6 500 21,5
De 500 à 1 999 salariés 9 300 11,8
2 000 salariés et plus 12 100 4,1

Source : rapport du Sénat, l’évasion fiscale des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, juillet 2012.

 

 Selon le rapport du syndicat Solidaires-Finances publiques, les diverses formes d’évasion et de fraude fiscales représenteraient pour la France un manque à gagner annuel compris entre 60 et 80 milliards d’euros soit 16 à 22 % des recettes fiscales brutes de l’État. Dans cet intervalle, la fraude à l’impôt sur les sociétés représenterait une part conséquente (environ 40 %) telle qu’explicité dans le tableau suivant.

 

Pertes fiscales par impôt en 2012, en milliards d’euros

  Impôt sur le revenu TVA Impôt sur les sociétés Impôt sur le patrimoine Autres * Total
Estimation basse 15 15 23 4 3 60
Estimation haute 19 19 32 6 4 80

 

(*) impôts locaux, autres impôts
Source : rapport du syndicat national Solidaires-Finances publiques, évasion et fraudes fiscales, contrôle fiscal, janvier 2013

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