Il faut résister aux prochaines attaques gouvernementales de notre système de retraite !
Le seul objectif de la fameuse « compétitivité » que l’on veut mettre en place pour les entreprises françaises est de faire baisser les salaires (le fameux « coût du travail »), afin de reverser des dividendes toujours plus importants (de 12 à 15%) aux actionnaires spéculateurs…
La part des salaires dans le PIB a chuté de 76,6% en 1980 à 68% en 2000. Plus de 8% de chute sur un PIB de 1 500 milliards d’euros, ce sont quelques 120 milliards d’euros (790 Mds francs) qui vont rémunérer le capital alors qu’ils seraient allés aux salariés si le marché du travail retrouvait l’équilibre de 1980.
On constate que les colossaux profits réalisés par les multinationales vont alimenter les marchés financiers et ne sont quasiment pas réinvestis matériellement pour rendre les entreprises plus compétitives, ni d’ailleurs dans des augmentations de salaire qui permettraient de combler les déficits de la protection sociale.
Répartition de la valeur ajoutée des grands groupes français :
Les profits et les investissement en % du PIB aux États-Unis entre 1960 et 2006 :
Alors STOP ! Ne nous laissons pas pas gagner pas le fatalisme en pensant que les choses nous dépassent et que personne ne peut rien y faire (c’est ce qu’on veut nous faire croire par le slogan : « Il n’y a pas d’alternative »). En réalité, l’argent est disponible à profusion – même s’il a été scandaleusement détourné de l’économie réelle par une minorité – et il n’y aurait aucune difficulté à financer nos retraites, nos soins et tous nos services publics, si nous pouvions en récupérer une partie avec des lois adaptées. Tout est une question de choix politiques !
Lectures complémentaires :
Les 500 plus grandes fortunes de France continuent de s’enrichir
Par FRANCE 24 (texte)
Dans son enquête sur le classement annuel des 500 plus grandes fortunes de France, à paraître jeudi, l’hebdomadaire « Challenges » révèle que la fortune globale des 500 premières fortunes de France a quadruplé en 10 ans.
La fortune globale des plus riches, estimée à 330 milliards d’euros, n’avait pas été aussi élevée depuis 1996, année du premier classement des « 500 » du magazine. En 10 ans, ce chiffre a été multiplié par quatre alors que le PIB n’a fait que doubler.
Autre chiffre avancé par le magazine, 1/10e de la richesse serait entre les mains de 1/100 000 de la population. « Du grain à moudre pour ceux qui dénoncent l’extrême concentration des richesses », commente le journaliste Eric Treguier.
Des riches parmi les riches
L’article du magazine révèle également que « même parmi les 500 premières fortunes, il y a riches et riches ». En effet, le « top 10 » pèse 135 milliards, soit 40 % de l’ensemble du groupe des 500.
Et le cercle des très riches ne cesse de s’agrandir. Le groupe des 500 compte désormais 55 milliardaires, soit 10 de plus que l’année dernière, dévoile l’hebdomadaire économique.
Les dix premiers du classement ont vu leur fortune progresser de 30 milliards en douze mois, à 135 milliards (40 % du total). Une évolution qui permet même aux riches français de s’inscrire dans le nouveau palmarès des 100 premières fortunes européennes, publié par le magazine suisse Bilan.
Le patron de LVMH Bernard Arnault occupe la première place du classement avec une fortune de 24,3 milliards d’euros. Il est suivi de très près par Liliane Bettencourt, héritière de L’Oréal, et sa fortune s’élevant à 23,2 milliards. Gérard Mulliez, du groupe Auchan, se positionne en troisième place avec 19 milliards.
L’évasion fiscale en chiffres, en France
En 2012, un rapport du Sénat s’est intéressé à mesurer l’incidence de l’évasion fiscale sur les finances publiques. Selon ses estimations, elle représenterait un manque à gagner annuel de 30 à 36 milliards d’euros pour l’administration fiscale française. En guise de comparaison, le déficit de la Sécurité sociale s’élevait en 2012 à 13,3 milliards d’euros… À noter que l’évasion fiscale pourrait atteindre un montant de 50 milliards d’euros voire 60 à 80 milliards d’euros par an (selon le rapport du syndicat Solidaires-finances publiques) si l’ensemble des facteurs étaient pris en compte.
En effet, il reste encore difficile d’évaluer dans sa totalité le coût de l’évasion fiscale tant ses facettes sont multiples, notamment celle relevant de multinationales. Pour l’ OCDE et la Commission Européenne, la moitié des transactions internationales résulterait de transactions intragroupes qui aboutissement à héberger une part conséquente de leurs bénéfices dans des pays fiscalement privilégiés, plus communément dénommés « paradis fiscaux ». Ces montages financiers complexes que l’on peut qualifier de « haut vol » leur permettent de diminuer de façon significative leur contribution fiscale (voir notre article : des circuits d’optimisation fiscale qui passent par l’Europe. En témoigne le décalage entre les taux d’imposition des grandes et des petites entreprises françaises.
Taux de contribution effective par taille de l’entreprise en 2007 (en %)
Effectif | Nombre d’entreprises | Taxe effective |
Moins de 250 salariés | 1 104 600 | 47,4 |
De 250 à 499 salariés | 6 500 | 21,5 |
De 500 à 1 999 salariés | 9 300 | 11,8 |
2 000 salariés et plus | 12 100 | 4,1 |
Source : rapport du Sénat, l’évasion fiscale des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales, juillet 2012.
Selon le rapport du syndicat Solidaires-Finances publiques, les diverses formes d’évasion et de fraude fiscales représenteraient pour la France un manque à gagner annuel compris entre 60 et 80 milliards d’euros soit 16 à 22 % des recettes fiscales brutes de l’État. Dans cet intervalle, la fraude à l’impôt sur les sociétés représenterait une part conséquente (environ 40 %) telle qu’explicité dans le tableau suivant.
Pertes fiscales par impôt en 2012, en milliards d’euros
Impôt sur le revenu | TVA | Impôt sur les sociétés | Impôt sur le patrimoine | Autres * | Total | |
Estimation basse | 15 | 15 | 23 | 4 | 3 | 60 |
Estimation haute | 19 | 19 | 32 | 6 | 4 | 80 |
(*) impôts locaux, autres impôts
Source : rapport du syndicat national Solidaires-Finances publiques, évasion et fraudes fiscales, contrôle fiscal, janvier 2013