L’argent doit redevenir un bien public
Par Alain Silvestre le 22 décembre 2012 à 12:14. Sources : Source
Depuis plusieurs mois, il ne se passe pas un jour sans que l’on nous explique qu’il faut sauver le système bancaire, de tel ou tel pays Européen, sinon c’est la faillite des états, la recession, le blocage des investissements des PME, l’augmentation du chômage…. Ce domaine est donc un domaine d’activité hautement stratégique pour nos états ! Dans nos états dit démocratiques, d’habitude, les domaines d’activité stratégique (armenent, Hight tech, nucléaire….) sont sous contrôle de l’état. Pourquoi la finance ne le serait elle pas, puisqu’elle peut mettre à terre un pays tout entier (exemple : la Grèce). De plus, en ces temps difficiles, La Finance dégageant malgrè tout des milliards de bénéfices, cet argent, la rente liée a la création monétaire , capter par l’Etat, permettrait de dégager des marges de manœuvre budgétaires très significatives et permettrait de financer l’ensemble des prestations sociales pour le bien être et la stabilité de l’ensemble de la société.
Or, voilà le problème :
1 : Les États ont renoncé à garder le contrôle de la création de la monnaie et des flux monétaires, au profit des banquiers et de leurs actionnaires (cf : http://www.scribd.com/doc/66367429/MONNAIE).
Qui crée « l’argent » ? Les instituts d’émission : les banques centrales ont le monopole de l’émissionde monnaie dite fiduciaire (pièces et billets) ». Cependant, si l’on prend l’ensemble de la créationmonétaire, c’est-à-dire M3 (les billets et pièces, plus toute la monnaie scripturale et électronique, lesdépôts à vue, autres dépôts négociables et instruments divers négociables), l’on s’aperçoit que les banques commerciales privées créent 93% de la masse monétaire totale. Elles le font par le biais ducrédit. Et, contrairement à ce que croient la plupart des gens, elles ne prêtent pas ce qu’elles détiennent en dépôt, elles créent de la monnaie ex nihilo, à partir de rien, même si cette création a lieu « sous garanties ». Les crédits précèdent ainsi les dépôts, car c’est avec la monnaie obtenue par crédit que l’on peut faire des opérations, procéder à des versements et que l’on peut déposer.
Selon la loi desEtats et des traités européens, et que l’Etat et tous les acteurs économiques également bienévidemment, doivent leur emprunter (s’endetter auprès d’elles). Quand l’Etat doit construire desroutes, des hôpitaux ou des crèches, il doit emprunter aux acteurs privés, qui créent, eux, la monnaie à partir de rien, et payer un intérêt, au lieu de pouvoir lui-même créer l’argent dont il a besoin sans verser d’intérêt à quiconque.
Cf : vidéo très didactique : https://www.youtube.com/watch?v=ZE8xBzcLYRs
2 : Pour pouvoir vivre et exister, ces mêmes États doivent emprunter (avec intérêts) de l’argent aux banques, creusant ainsi leur dette : dette qui va enrichir les seuls banquiers et de leurs actionnaires et appauvrir les citoyens travailleurs (ouvriers, ingénieurs, secrétaires, cadres, médecins, agriculteurs, enseignants, chercheurs, avocats…) de ces états.
3 : Si maintenant, une banque risque la faillite, (dernière en date Dexia) c’est aux États de combler les pertes, en injectant des milliards, empruntés à une autre banque …. Lequel argent emprunté va alourdir encore plus la dette et ainsi alimenter les profits des banquiers spéculateurs !!!!!
4 : Pourquoi laisse t’on faire ça : privatiser les profits financiers et nationaliser les pertes ? Sommes nous à ce point aveugles et anesthésiés ? Pourquoi des millions de gens devraient souffrir de faibles et très faibles revenus, pour qu’une poignée d’autres vivent avec des revenus indécents ?
5 : Il y a donc urgence à abroger l’article 123 du Traité de Lisbonne, “grâce” auquel la France a payé 1 400 Milliards d’euros, pour les seuls intérêts cumulés des prêts, au système bancaire depuis 1973, équivalent quasiment à la dette actuelle de la France, qui est de 1500 Milliards d’euros !!!!!
Avant 1973 et ce Fameux traité les Etats pouvaient emprunter sans intérêt à la banque centrale ! Cet l’article 123 du Traité de Lisbonne est repris de l’article 25 de la loi n°73-7 du 3 janvier 1973 (communément appelée Loi Pompidou-Giscard-Rothschild) interdit à l’Etat d’emprunter directement auprès de la Banque de France (Banque centrale publique française). Rappelons que jusqu’alors, c’est en empruntant sans intérêt ou presque auprès de la Banque de France, pour financer les investissements publics de la Nation, que l’Etat battait monnaie. Dorénavant, ce sera la prérogative des banques privées ; qui comme leur nom l’indique, ne prêtent pas sans intérêt
Bien entendu, il n’est pas question que la BCE fasse “tourner la planche à billet” sans limite, en déclenchant ainsi une inflation galopante. Il faut donc une BCE indépendante qui régule l’inflation, mais qui permette aux états d’emprunter sans intérêt.