L’énergie nucléaire est-elle sûre ?
Sortir du nucléaire – Réseau Action Climat – Fondation France Libertés.
Lettre aux député(e)s :
Menace nucléaire : Le jeu n’en vaut pas la chandelle !
Madame la députée, Monsieur le député, Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,
Trente et une associations nationales et locales lancent une campagne de mobilisation citoyenne intitulée « Nucléaire : une catastrophe hexagonale.
La catastrophe de Fukushima, après celle de Tchernobyl, vient rappeler à celles et ceux qui l’auraient oublié la dangerosité et l’extrême faillibilité du nucléaire.
Le nucléaire induit des contaminations locales et globales, présentes et futures, que nous estimons insupportables parce qu’irréversibles à l’échelle humaine.
L’Etat français fait le choix aujourd’hui de continuer à soutenir, contre vents et marées, une énergie nucléaire que beaucoup de pays abandonnent. Ce choix est non seulement inacceptable mais il conduit notre pays sur la voie de la marginalité énergétique. Nous sommes en train de laisser passer les trains de l’efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables.
En mettant tous nos œufs dans le panier radioactif, nous prenons ainsi le risque d’investir des sommes pharaoniques dans une technologie dont plus personne ne veut. Pire, l’unilatéralisme énergétique de la France peut à tout moment nous entrainer dans un chaos humanitaire et économique à la suite d’une catastrophe, jamais souhaitable, toujours probable. Le meilleur moyen d’éviter la bougie est de sortir du nucléaire. Une sortie programmée, assumée et gérée politiquement à court, moyen et long terme.
Malgré des discours empreints d’une certaine mystique du nucléaire, force est de constater que la part du nucléaire baisse tendanciellement depuis plusieurs années. Même l’Agence Internationale de l’Energie estime qu’en 2030, le nucléaire ne représentera plus que 1,8% de l’énergie consommée dans le monde.
Nonobstant cette marginalité annoncée, le coût du nucléaire pousse les responsables d’EDF à infliger à la population une augmentation de plus de 35% du prix de l’électricité d’ici à 2020. L’énergie soi-disant « la moins chère » a été acquise au prix d’une externalisation des coûts cachés exorbitants, du démantèlement des centrales à la maintenance des réacteurs vieillissants en passant par la « gestion » éternelle des déchets ou les dégâts occasionnés par une catastrophe (évalués à plus de 500 milliards de dollars pour la catastrophe de Tchernobyl).
En ce qui concerne un tel risque, nous regrettons que les stress-tests envisagés après la catastrophe de Fukushima se soldent par une évaluation a minima, bien loin de ce que nous serions en droit d’attendre à l’aune des risques encourus. Au regard de la menace nucléaire pesant sur notre avenir, nous estimons que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Nous vous demandons de prendre la seule décision responsable qui s’impose, la sortie du nucléaire.
C’est pour débattre ensemble des stratégies qui permettront cette transition énergétique que nous organisons un colloque au Palais Bourbon, le 23 juin 2011 dont vous pourrez trouver ci-joint le programme. Nous espérons vivement pouvoir vous y rencontrer afin de poursuivre ce premier échange épistolaire.
Vous remerciant par avance de l’attention que vous ne manquerez pas d’apporter au présent courrier, nous vous prions d’agréer, Monsieur le député, l’expression de
nos salutations les plus respectueuses.
Stéphen Kerckhove,
Délégué général d’Agir pour l’Environnement
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