Les preuves scientifiques de la pollution de l’étang des Gâtineaux

Synthèse de l’étude de l’impact de la décharge de l’Aiguillon sur les eaux souterraines environnantes et sur l’ eau brute de l’étang des Gâtineaux

Mai 2012 

A la demande du Collectif des Riverains de la décharge de l’Aiguillon, Bretagne Vivante a examiné scientifiquement les analyses officielles de surveillance de la décharge.

L’étude effectuée a consisté à comparer les analyses aval et amont de l’eau des piézomètres de surveillance réglementaire de la décharge de 2004 à 2010. Les piézomètres qui sont des petits puits sont en effet les appareils officiels de surveillance de l’impact de la décharge sur les eaux souterraines. Ils ont été reconnus par la dernière CLIS(Commission Locale d’Information et de Surveillance) comme permettant d’assurer correctement cette surveillance.

Cette comparaison  de l’eau des piézomètres aval et amont permet très facilement de différencier les polluants émis par la décharge dans l’environnement des polluants extérieurs à la décharge.  C’est pour cette  raison, qu’on place des piézomètres en amont et en aval.

L’étude réalisée pour Bretagne Vivante et le Collectif des Riverains par Jean-Pierre Rivron, ingénieur de l’Ecole  Centrale de Nantes, ancien responsable de l’Environnement d’EDF pour les centrales thermiques à flamme  et Jean Louis Ecuer prouve que la décharge n’est pas étanche, qu’elle fuit significativement et pollue donc notablement les eaux souterraines et les sols environnants.

Les eaux en aval de la décharge sont 1,5 à 10 fois plus chargées en métaux. Elles  sont 1,5 à 3 fois plus chargées en métaux toxiques (Cu, Zn, Pb, Cr, Cd, Hg) qu’en amont.

Ces différences aval/amont sont des minima pour deux raisons :

*l’étude a comparé  les moyennes amont et aval : les écarts auraient été encore plus grands si on avait comparé les analyses extrêmes aval et amont

*les piézomètres amont sont aussi pollués par diffusion des polluants de la décharge non étanche  ce qui atténue artificiellement l’écart aval/amont.

On peut considérer que cette étude prouve que l’eau souterraine aval de la décharge est du fait des métaux toxiques  a minima 2 à 3 fois plus toxique que l’eau souterraine en amont de la décharge.

La conductivité est un autre paramètre, mesurée réglementairement, qui confirme que l’eau souterraine aval est polluée par les sels conducteurs émis par la décharge.

En aval, la conductivité est multipliée a minima par 1,4 à 2 par rapport à l’amont, preuve que la décharge fuit.

Enfin les teneurs en polluants externes à la décharge (nitrates, phosphates, entérocoques, Escherichia ) s’abaissent en traversant la décharge ce qui est aussi une preuve que la décharge fuit en apportant aux eaux souterraines des polluants qui diminuent évidemment la part des polluants extérieurs à la décharge.

L’étude démontre aussi que les sulfates sont parmi les polluants émis par la décharge les plus importants quantitativement. Les sulfates sont donc les éléments  les plus facilement détectables de la pollution émise par la décharge. Ce sont les traceurs de la pollution engendrée par la décharge de l’Aiguillon.

L’étude d’impact de la décharge effectuée par le BRGM en 1978 précise que les eaux de la décharge ruissellent  vers la retenue des Gâtineaux, ce que confirment plusieurs rapports  de la Police municipale des Eaux de Saint Michel Chef Chef au début des années 2000.

Ces renseignements officiels ont conduit à examiner la réalité de l’impact des fuites polluantes de la décharge de l’Aiguillon sur la qualité de l’eau brute de l’étang des Gâtineaux.

Pour étudier cet impact, Bretagne Vivante a consulté les analyses officielles de l’ARS (Agence Régionale de Santé Pays de Loire). Une comparaison a été effectuée entre la plus ancienne période disponible 1985-1989 et la période la plus récente 2006-2010.

L’étude démontre que les teneurs en métaux toxiques dans l’étang des Gâtineaux ont été multipliées par 1,2 à 1,3 entre ces deux périodes, ce qui correspond à une augmentation de toxicité de 20 à 35% depuis 1985.

Pour vérifier en réel l’impact de la décharge sur l’eau brute de l’étang des Gâtineaux,  l’évolution des teneurs en sulfates de l’eau brute des Gâtineaux a été examinée :

1985/2003 : environ 2 microg/l

2004/2010 : environ 9 microg/l

L’étude démontre donc que la décharge de l’Aiguillon n’est pas étanche, qu’elle fuit et pollue les eaux souterraines et les sols environnants, jusqu’à l’étang des Gâtineaux.

Cette étude est une étude scientifique et technique. Elle est donc soumise à l’avis de tous les scientifiques qui sont en responsabilité ou concernés par ce sujet (étude détaillée fournie à la demande).

Pour accéder à l’étude : Le site de l’association

Pour agir : faites circuler l’information, éventuellement adhérez au collectif des riverains (bulletin sur le site).

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