MA PREMIÈRE RENCONTRE AVEC LE DOCTEUR HAMER
Article de Jean-Jacques Crèvecœur de Montréal, tiré du numéro 10 du magasine Néosanté
www.jean-jacques-crevecoeur.com
Dans le numéro précédent de Néosanté, je vous ai parlé de ma découverte des travaux du docteur Hamer, découverte qui remonte à mai 1988. À la lecture de son travail colossal, ma réaction fut de mettre en doute ses conclusions : soit Hamer est un génie qui a vu ce que personne n’avait vu avant lui, soit Hamer est un dangereux falsificateur doublé d’un mythomane paranoïaque. Autrement dit, sa loi d’airain du cancer était trop belle pour être vraie ! C’est à partir de là que j’ai décidé de me mettre en quête d’une seule preuve pour invalider les lois qu’il avait énoncées. Pourquoi une seule preuve ? Tout simplement parce que c’est un des fondements de la démarche scientifique : il suffit d’un seul contre-exemple pour qu’une loi perde son universalité, et donc son statut de loi.
Les lois scientifiques s’appliquent-elles à la médecine ?
Pour comprendre cela, prenons un exemple fictif. Imaginez que je sois un grand scientifique qui a consacré toute sa vie à l’étude et à l’observation des cygnes dans le monde entier. Après trente ans de travail sur le terrain, grâce à l’observation de milliers de cygnes aux quatre coins du monde, j’en suis arrivé à la conclusion que « Tous les cygnes sont blancs. » Énoncé que j’ai eu l’audace de présenter à la communauté scientifique comme une loi, c’est-à-dire une vérité qui se vérifie dans 100 % des cas. Telle est la contrainte et la condition pour qu’un énoncé soit considéré comme une loi : il faut absolument que cet énoncé ne souffre aucune exception, sans quoi il perdrait instantanément son statut de loi. Vous comprendrez donc aisément que pour démolir ma loi, il suffit qu’un de mes adversaires trouve un seul cygne noir à la surface de la planète pour invalider complètement ma loi scientifique. Même si cette loi était jusque là fondée sur l’observation de milliers de cygnes blancs.
Lorsque Hamer a rédigé la synthèse de ses travaux et de ses observations, en octobre 1981, après deux ans et demi de travail acharné, il a commis, aux yeux de la médecine d’école, un crime impardonnable ! Il a osé énoncer quatre lois scientifiques qu’il a présentées comme toujours vraies, alors qu’en médecine, tout est fondé sur des statistiques, du style : « un fumeur a 65 % de chances de développer un cancer des poumons avant l’âge de 60 ans », ou encore : « une femme sur trois sera diagnostiquée avec un cancer du sein avant l’âge de 55 ans ». Ce n’est que quelques années plus tard que le docteur Hamer a énoncé sa cinquième loi, dite loi de quintessence. Remarquez qu’avec pareils énoncés, aucun médecin se prétendant scientifique ne pourra être pris en défaut. Car si vous trouvez un fumeur de plus de 60 ans sans cancer du poumon, vous ne pourrez pas contredire l’énoncé statistique. Simplement, vous conclurez avec le médecin que cet homme fait partie des 35 % de chanceux qui ont échappé à la terrible maladie, malgré ses habitudes extrêmement néfastes. En présentant ses énoncés comme des lois scientifiques, non seulement le docteur Hamer se démarquait des habitudes établies depuis le fondateur de la médecine scientifique, Claude Bernard (1813-1878), mais surtout, il reléguait aux oubliettes les milliers d’hypothèses non fondées élaborées par la médecine pour tenter d’expliquer ces phénomènes statistiques. Pire : il faisait preuve d’une insolence inouïe en osant prétendre que le développement des maladies et des processus de guérison était régi par des lois biologiques qui se vérifiaient dans 100 % des cas.
Face à ce bouleversement épistémologique aux allures de révolution copernicienne, une immense majorité de patrons de la médecine répondent comme le feraient des théologiens confrontés à des affirmations remettant en question les fondements de leur foi : pas question de prendre le risque de vérifier les thèses de Hamer. Par principe, cet homme a tort. Par définition, la médecine d’école est la seule vérité unique. Fin du débat. En contre-point de cette position dogmatique, nous sommes à l’époque quelques centaines, au contraire, à vouloir vérifier si oui ou non, Hamer est un génie ou un faussaire. Sachant que si nous identifions un seul contre-exemple à ses lois, c’en sera fini de tous les espoirs que nous fondons en la Médecine Nouvelle.
Le protocole de vérification de Namur
12 mai 1990. Novotel de Wépion, région de Namur, Belgique. Je suis assis dans l’auditorium, aux côtés d’une quarantaine de médecins et d’ostéopathes. Je me sens privilégié d’être le seul non praticien de santé à avoir été accepté à ce congrès de deux jours en compagnie de Ryke Geerd Hamer. L’objectif de ce week-end : vérifier la validité de la loi d’airain du cancer, la première loi de la Médecine Nouvelle, en soumettant Hamer à un protocole sévère et exigeant. Plusieurs médecins belges présents dans la salle ont convaincu quelques-uns de leurs patients atteints de cancer de se présenter devant le père de la Médecine Nouvelle, sans que ce dernier n’ait aucune information les concernant.
Pendant deux jours, le même rituel se déroule sous nos yeux émerveillés. Hamer accueille chaque patient présenté par un médecin et lui serre chaleureusement la main. Puis, dans un français très rudimentaire, il lui demande d’applaudir « spontanément ». Ayant lu ses ouvrages, je comprends qu’il vérifie la latéralité de ce patient. Si lors de l’applaudissement, c’est la main droite qui frappe la main gauche (qu’elle soit en dessous ou au-dessus), il en conclut que le cerveau de la personne est droitier. Même si la personne écrit de la main gauche, grâce à ce test, Hamer sait que le câblage du cerveau est celui d’un droitier… Information cruciale pour l’étape qui suit.
Ensuite, Hamer se saisit des scanners cérébraux du patient remis par son médecin, les pose sur un rétroprojecteur et sort sa loupe de sa poche. À chaque fois, nous découvrons sur l’écran de l’auditorium l’image des scanners. Et malgré le fait que nous avons tous lu les livres de Hamer pour pouvoir participer au congrès, nous ne savons pas comment interpréter ce que nous voyons. Trop de nuances, trop d’informations où l’essentiel se mélange à l’accessoire. En même temps, je nous sens comme si nous assistions à une performance artistique : pendant que Hamer scrute chaque détail du scanner cérébral avec sa loupe, nous retenons notre souffle pour ne pas distraire l’artiste sur le point de s’exécuter… Les secondes s’égrènent à une lenteur presque insoutenable. Puis, le diagnostic s’énonce, à chaque fois d’une précision hallucinante : « cancer du pancréas, en phase active depuis sept mois, ainsi qu’un cancer du lobe inférieur droit du poumon, actif depuis deux mois… Par contre, l’ulcère à l’estomac datant d’il y a huit ans est totalement guéri. » À la fin de l’énoncé, nous nous tournons à chaque fois vers le médecin traitant du patient. Pendant deux jours, pas une seule fois, les diagnostics énoncés par Hamer n’ont été déclarés faux ou incomplets. Au contraire, il a fallu parfois interroger le patient pour obtenir la confirmation d’informations que même le médecin traitant ignorait…
Une fois vérifié le lien entre scanner cérébral et examens organiques et cliniques, Hamer entame la dernière partie du protocole de vérification. Avec l’aide d’un traducteur, il interroge chaque patient de la même manière : « Dans les semaines ou les mois qui ont précédé le diagnostic de votre maladie, quel choc brutal et intense avez-vous vécu qui vous a pris complètement à contre-pied et que vous avez vécu dans l’isolement ? » À chaque fois, en moins de dix minutes, le patient énonce de manière non ambiguë l’origine conflictuelle de sa maladie, en quelques phrases. À chaque fois, nous nous plongeons tous dans le tableau des correspondances élaboré par Hamer. À chaque fois, nous constatons que la réponse du patient correspond de manière précise aux observations empiriques faites par Hamer. J’en suis d’autant plus émerveillé qu’aucun des patients n’a jamais eu connaissance du travail de Hamer…
Conclusion du protocole de vérification de Namur
À la fin de ce week-end intense en émotions, les médecins présents signent un document officiel déclarant qu’«à chaque fois, la loi d’airain du cancer a été confirmée et ceci aux trois niveaux :
- psychique, qui a été élucidé par les patients présents (anamnèse des conflits) ;
- cérébral, éclairé par les images de scanners et
- organique, qui fut étayé par les radios et les protocoles cliniques.
Tous les patients présentés au Dr. Ryke Geerd Hamer lui étaient inconnus. Ainsi fut démontrée la cohérence du système. Dont acte. »
Personnellement, je suis ressorti profondément marqué par ces deux jours. L’observation de ce « sans faute » de la part de Hamer m’a convaincu qu’il n’était ni un faussaire, ni un falsificateur. Car, à l’époque, aucun radiologue n’était capable d’énoncer un diagnostic précis et daté à partir de la simple interprétation d’un scanner cérébral. Cela voulait-il dire que les affirmations de Hamer avaient le statut de lois scientifiques ? En 1990, je pensais en détenir un début de preuve. Et c’est ce qui m’a déterminé à poursuivre mes investigations personnelles pour acquérir une conviction intime et complète du sens des maladies et des processus de guérison… Suite de ce compte rendu le mois prochain !
JJ Crèvecoeur se trompe lourdement quand il parle de « vérficitations » :
Hamer a donc prétendu détenir des « vérifications scientifiques » ; pourtant est tombée la (juste) sanction consécutive à sa présentation en justice d’une « vérification » par l’université de Bratislava et dont la forme (indigente) était similaire aux autres qu’il a sollicitées :
« Interrogé sur ce document dont l’authenticité n’était pas vérifiée, le Professeur HOERNI, Président de la Section Éthique et Déontologique de l’Ordre National des Médecins, estimait qu’il s’agissait d’une attestation rudimentaire ayant une valeur scientifique extrêmement limitée. »
(Exhibée lors de son procès et mentionnée dans les attendus de son procès à Chambéry (France) du 11 septembre 1998 (http://prevensectes.com/stop2.htm ).
En effet, exhibées comme renfermant un fondement irréfutablement solide, ces vérifications étaient toutes sujettes à caution, étant donné l’absence des indispensables protocoles scientifiques associés (destinés à fournir les détails des expérimentations).
En analysant les choses de plus près, on ne peut que s’apercevoir de la grossière supercherie : les vérifications scientifiques en question n’en portent que le nom. C’est en lisant attentivement les minutes du procès de Chambéry que j’en ai eu le début de la compréhension.
Une vérification scientifique de théories doit se soumettre sine que non et avec succès au critère de reproductibilité en l’occurrence, des cas présentés : le critère de reproductibilité scientifique impose qu’on puisse répéter les résultats à volonté, ce qui est rigoureusement impossible avec des maladies : on ne peut pas les reproduire à l’identique, comme l’a relevé pertinemment notamment le Dr Pierre-Jean Thomas-Lamotte :
il souligne qu’il « est impossible d’étudier et de quantifier une cohorte de malades ou une série de cas-témoins quand il faut inclure le psychisme humain » (1) ; « […] on ne peut pas divorcer six fois de suite du même partenaire […] » (2).
(1) Dans une interview (http://www.pansemiotique.com/e107_plugins/content/content.php?content.168).
(2) Suivant ce qu’il précise dans son livre Et si la maladie n’était pas un hasard, Ed. Le Jardin des Livres, 2008, p. 203.
Comment le Dr Hamer a-t-il pu croire que la comparaison à d’impossibles « cas équivalents » (sic – voir plus bas) pouvait résoudre une telle problématique ? C’est bien parce que chaque malade constitue un cas individuel dont il ne sera jamais possible de démontrer scientifiquement les concordances reproductibles organe-“conflit”, ce qui rend en conséquence les théories notamment du « décodage biologique » dogmatiques, la seule notion de « conflit » n’étant à elle seule scientifiquement ni même empiriquement pas démontrable !
Constatant qu’il était alors impossible d’obtenir dans de telles conditions quelque reconnaissance scientifique officielle, le Dr Hamer a paradoxalement et indûment obtenu auprès d’universités ce qu’il avance trompeusement comme étant des « vérifications scientifiques » de ses « lois ». Ce faisant, il ne pouvait pas ignorer qu’il fallait passer devant de telles fourches caudines pour que ses théories aient quelque chance d’être reconnues scientifiquement… Le fanatisme a fait le reste…
« Au mois d’octobre 1981, le docteur Hamer a présenté sa recherche à l’Université de Tübingen dans le cadre d’une thèse de troisième cycle. Son objectif était de s’assurer que ses découvertes soient vérifiées sur des cas équivalents afin que la Médecine Nouvelle Germanique puisse éventuellement être enseignée à tous les étudiants en médecine […] »
(Extrait de la biographie de Hamer présente sur le site canadien de la GNM : http://www.germannewmedicine.ca/documents/Biography%20-%20Dr.%20Hamer%20-%20French.pdf )
En fait, après la présentation ratée de ses théories sous forme de thèse par le truchement d’une forme académique reconnue et suffisante pour en établir la vérification scientifique adéquate, l’université de Tübingen n’a pu que les refuser parce que « non reproductibles ».
Face à cela, c’est alors qu’il sollicite ce qui ne s’est révélé être que de fallacieuses « vérifications », non plus auprès d’autres instances officielles scientifiques habilitées à le faire (°), mais, croyant faire illusion, en s’adressant au coup sur coup à des petits groupes de scientifiques. Il s’en est suivi la révélation de la manipulation ci-après.
(°) Question subsidiaire cruciale : pourquoi donc Hamer s’est-il limité à présenter une thèse à la seule université de Tübingen ? S’il pensait vraiment que cette dernière était de mauvaise foi, pourquoi ne pas avoir présenté sa thèse autre part et même à l’étranger ?
Comme de juste et pour des raisons étayées ici, la mise au rebut des théories de Hamer (comme celles de son suiveur Sabbah avec sa “Biologie Totale”) par la communauté scientifique s’ensuivit immanquablement,
Extrait d’un courriel public reçu le 5 mars 2009 et dont il a encouragé la diffusion :
« Ma position par rapport au docteur Hamer » Jean-Jacques Crèvecoeur
« Vous êtes de plus en plus nombreux à me poser la question de ma position par rapport au docteur Ryke Geerd Hamer. Certains d’entre vous ont relevé le message pour le moins curieux qui figure sur le site français de Médecine Nouvelle.
Ce message dit ceci : «Un DVD « Seul contre tous », circule un peu partout. Nous tenons à vous informer que l’auteur de ce film l’a fait sans l’accord du Dr Ryke Geerd Hamer (les images et photos sont sous copyright du Dr Hamer) et ont été volées et utilisées sans l’autorisation du Dr Hamer. Le Dr Hamer ne perçoit aucun droit sur la vente et la diffusion de ce DVD. »
Ce communiqué placé sur le site de Hamer me chagrine beaucoup.
[.. .] La seule chose pour laquelle j’aurais dû obtenir une autorisation, c’était pour l’utilisation de ses photos. Je lui ai proposé de lui acheter les droits de reproduction. Il a refusé. […] »
[…] plus j’ai appris à le connaître, moins j’ai eu envie de défendre l’homme meurtri, paranoïaque et intolérant qu’il est devenu, malheureusement. Il n’est plus capable de reconnaître ses alliés de ses ennemis. Il attaque systématiquement ceux qui veulent le défendre, en les traitant de voleurs et d’assassins. Et par les propos qu’il tient ouvertement en référence à la Germanie et aux Juifs, il s’est rendu lui-même indéfendable et infréquentable. Le malheur, c’est qu’il est entouré d’une petite garde rapprochée qui nourrit sa paranoïa. De peur de perdre l’attention du grand patron !
Hamer a vu mon film. Et continue de me traiter de voleur de la Médecine Nouvelle. Comme disait la princesse Theresa von Schwartzenberg (médecin autrichienne qui a écrit un livre appuyant les travaux de Hamer il y a quinze ans, et traitée par ce dernier de voleuse) : « le principal obstacle à la diffusion de la Médecine Nouvelle, c’est son créateur lui-même ». Je partage totalement cette opinion.