Nouveau retard pour l’EPR finlandais : le nucléaire est une industrie au bout du rouleau…

Le réacteur nucléaire EPR que le français Areva et l’allemand Siemens bâtissent en Finlande continue d’accumuler les retards : l’opérateur finlandais TVO a annoncé lundi 16 juillet que l’entrée en service était repoussée après 2014.

Cette annonce a une nouvelle fois mis au jour les dissensions entre le consortium franco-allemand et son client. Les deux parties se rejettent en effet la responsabilité de ce nouveau dérapage du calendrier, qui porte à près de six ans les délais du projet.

Le Finlandais a fait part de son agacement en se disant « pas satisfait » de la situation. Areva a répliqué en fin d’après-midi en indiquant avoir informé TVO qu’il« supportait la responsabilité » de ce nouveau retard. Le groupe nucléaire, qui reproche régulièrement à son client de mettre trop de temps à lui valider des documents techniques, a réclamé l’engagement « sans faille » de TVO.

Ces passes d’armes ne font que s’ajouter aux multiples déboires du chantier, démarré à Olkiluoto sur la côte sud-ouest de la Finlande en 2005. Alors que le réacteur OL3 devait initialement entrer en service en 2009, des retards sont annoncés chaque année. Jusque-là, la date prévue était août 2014 pour ce réacteur d’une capacité de 1 600 mégawatts.

 

RETARDS, PERTE DE CRÉDIT POUR AREVA

Dans le monde, trois autres réacteurs EPR sont en construction : un pour l’électricien national français EDF à Flamanville en France et deux à Taishan, dans le sud-est de la Chine. Il est finalement probable que ces deux réacteurs chinois, construits en collaboration avec l’opérateur chinois CNGPC, seront les premiers au monde à entrer en service, fin 2013 et fin 2014 selon le calendrier actuel. A Flamanville, le démarrage initialement prévu pour 2012 est reporté à 2016.

Areva présente ce réacteur nucléaire dit de troisième génération, à eau pressurisée, comme plus sûr, performant et durable que ses concurrents. Mais son fleuron peine à se vendre, même si le groupe espère décrocher 10 commandes de plus d’ici à 2016. Les problèmes de l’EPR ont déjà fait perdrebeaucoup de crédit au géant français du nucléaire. A cause de ces retards, il a passé des provisions de 2,8 milliards d’euros qui ont déjà largement excédé le prix auquel le réacteur a été vendu, 3 milliards – dont 1,8 milliard pour Areva.

En quatre ans, l’action Areva a perdu plus de 85 % de sa valeur à la Bourse de Paris. Cependant, elle était en hausse lundi (+ 7,45 % à la clôture à 11,75 euros), les analystes préférant se concentrer sur la cession réussie du producteur d’or canadien La Mancha Resources

TVO a déjà tenté de pénaliser ses fournisseurs en plaçant sous séquestre des sommes qui leur étaient dues. Le consortium (73 % Areva et 27 % Siemens) a répondu sur le terrain judiciaire, et obtenu d’un tribunal arbitral début juillet le déblocage de 125 millions d’euros. Mais le gros du litige se poursuit avec des demandes croisées d’indemnisation. Olkiluoto 3 est « le plus grand investissement dans l’histoire de l’industrie finlandaise », selon TVO.

Le Monde.fr | 

Conclusion : arrêtons d’investir dans une industrie dangereuse et sans avenir…

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