Pesticides dans l’eau : on ne nous cache rien…

Notre eau est bourrée de pesticides. Tous les 3 mois, une nouvelle étude confirme l’impact néfaste des pesticides sur notre santé… Et nous continuons à boire et manger ces résidus toxiques !

Avec 65 000 tonnes de pesticides rejetés dans l’environnement chaque année, la France bat tous les records en Europe.

Résultat : on trouve 3 fois plus de traces de pesticides dans les organismes des français que dans ceux des américains… Et 10 fois plus que dans les analyses sanguines opérées sur les Allemands.

On ne nous cache pas que les français sont particulièrement exposés aux pesticides : 90% des français sont imprégnés.

On ne nous cache pas non plus que 88% des études épidémiologiques établissent un lien entre l’exposition aux pesticides et certains cancers. 

Cette relation avait conduit une centaine de scientifiques – dont le Professeur Montagnié, prix Nobel 2008 – à déconseiller la consommation d’eau du robinet.

On ne nous cache pas que les substances chimiques comme les pesticides jouent un rôle dans le développement des cancers du sein. 

On ne nous cache pas que les femmes enceintes exposées aux pesticides, même à très faibles doses, ont plus de chances que le développement de leur fœtus soit gravement endommagé. Une étude épidémiologique menée par l’Inserm en Bretagne entre 2003 et 2006 auprès de 3 500 femmes enceintes exposées à l’atrazine par l’eau, pointe un retard de développement des enfants de 50%. Voilà pourquoi les médecins en sont réduits à interdire aux femmes enceintes de boire de l’eau du robinet…

On ne nous cache pas que la majorité des études réalisées sur les pesticides décèlent d’importants effets imunos-dépresseurs sur notre santé. En clair, cela se traduit entre autre par le développement de cancers et de réactions allergiques.

On ne nous cache pas non plus que notre eau et nos aliments contiennent trop de pesticides.

 5,1 millions de personnes, soit 8,4 % de la population française, ont bu une eau du robinet dont la teneur dépassait les limites réglementaires de pesticides et nitrates en 2007.

En Mai 2010, l’agence Seine Normandie qui approvisionne en Eau la majorité des foyers franciliens a annoncé que «  le glyphosate : [NDLR un pesticide utilisé pour l’épandage] est présent dans l’eau potable à des concentrations supérieures à la norme ». En toute transparence, l’agence Seine Normandie a reconnu son impuissance à respecter les normes sanitaires…

On ne nous cache pas que sur les 369 pesticides recherchés, 332 ont été mesurésdans l’eau du robinet sur la période 2001-2003.

Mais pendant des années, on nous a dit que tout cela n’était pas si grave : c’est la « dose qui fait le poison ». Autrement dit, même si on mange des pesticides matin, midi et soir, les doses incriminées restaient acceptables pour nos organismes.

Or ce concept de Dose journalière admissible vient d’être mis en pièce par Marie Dominique Robin dans « Notre poison quotidien », un reportage sur les pesticides diffusé par Arte. L’auteure y révèle le manque de rigueur de l’élaboration de la Dose journalière admissible (DJA) de pesticides. Et rappelle que cet indicateur ignore l’ « effet cocktail ». Un produit isolé peut paraître inoffensif. Mais ses interactions avec d’autres produits chimiques démultiplient son potentiel de toxicité.

« Des scientifiques danois puis britanniques ont testé de toutes petites doses de pesticides, bien inférieures à la DJA. Pris séparément, ils n’avaient aucun effet sur les rats. Mais quand ils les mélangeaient, c’était 60% d’effet. Des effets énormes, sur la reproduction, ou causant des malformations congénitales » révèle Marie Dominique Robin dans Libération.

 

Tout cela, on ne nous le cache pas. Alors on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas…

 

Source : http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/pesticides-dans-l-eau-on-ne-nous-92207

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