PLU : Comment les failles de la loi sur la protection du littoral sont habilement exploitées par la Municipalité actuelle…

En décembre 2009, le Conseil Municipal a approuvé la révision du POS (Plan d’Occupation des Sol) concernant la Ria de Pornic. En raison d’un certain nombre d’insuffisances et d’irrégularités, un recours, financé par ses membres, a été exercé par l’Association de Défense de la Ria et du littoral de Pornic (ADRP), qui a conduit, le 22 mai 2012, à l’annulation de ce POS.

Malheureusement, entre temps, le POS a été remplacé par un PLU (Plan Local d’Urbanisme), reprenant intégralement le projet d’aménagement de la Ria qui avait fait l’objet de la révision du POS, ce qui a contraint l’association à entreprendre une nouvelle procédure de recours, toujours avec le financement de ses membres. Mais, ce nouveau PLU présente de subtiles nouveautés exploitant habilement quelques failles de la loi sur la protection du littoral. C’est ainsi que la Mairie a décidé, sans concertation aucune à l’exception de celle qui a eu lieu avec les heureux propriétaires des terrains concernés, de déclasser certains espaces boisés proches du rivage et de requalifier une zone UD en zone AU, dans le secteur du boulevard de l’Océan

Cette modification, qui passe presque inaperçue aux yeux du néophyte, n’a pas échappé à la vigilance de l’ADRP, en raison des conséquences environnementales qui en découlent. En effet, ce « discret » changement de classification peut désormais permettre la multiplication de constructions en bord de mer. Dans la zone du boulevard de l’Océan de 10,5 ha, le PLU donne notamment la possibilité de scinder des lots d’une taille minimale de 800 m2. Même si la Mairie assure, pour l’instant, vouloir limiter les constructions à 17 maisons ou petits immeubles, le PLU en autorise, de fait, plus d’une centaine ! C’est pourquoi, c’est bien le cadre réglementaire du PLU dans son ensemble qu’il faut attaquer pour prévenir cette dérive possible.

Derrière ces subtilités, se cachent, cependant, de très belles opportunités immobilières dont certains sauront bien profiter. En effet, seuls des arbres et des haies empêchent actuellement une visibilité directe sur la mer, à partir de cette zone qui est située sur la frange côtière. Lorsque les constructions seront réalisées, il sera alors facile de faire disparaître cet écran de verdure pour dégager une vue sur mer, en faisant gagner ainsi, aux futurs propriétaires, une confortable plus-value immobilière. En dehors de l’impact environnemental et des aspects esthétiques, c’est aussi une très belle opération financière en perspective pour certains privilégiés qui sauront tirer leur épingle du jeu…

Puisqu’il existe des doutes sérieux sur la validité du PLU, en attendant la décision du tribunal administratif prévue dans deux ans, L’ADRP, lors de sa dernière Assemblée Générale, a exprimé sa détermination à initier des procédures judiciaires contre les permis de construire qui seront délivrés sur les secteurs faisant l’objet du recours contre le PLU, sous forme de procédures en référés, afin de retarder les constructions qui, une fois réalisées, risqueraient de ne jamais être détruites ! Ou alors, la remise en état des lieux risque de coûter très cher aux contribuables…

Si nous partageons une autre vision de Pornic, davantage tournée vers la qualité de vie de ses habitants, que vers une insatiable « course à l’image », nous devons tous nous mobiliser pour protéger le « poumon vert » de Ste Marie et soutenir l’ADRP dans ses revendications, notamment pour remettre en cause le statut AU de la zone du boulevard de l’Océan en la restaurant en zone UD.

Voir l’article paru dans Ouest France, le 4 octobre 2011 : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Plu-la-zone-du-bd-de-l-Ocean-declaree-constructible-en-debat-_44131-avd-20111004-61401901_actuLocale.Htm

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