Cécile, ne te laisse pas séduire par les fastes de la République : prends exemple sur Annie Thébaud-Mony
Cécile Duflot a décerné la Légion d’honneur à plusieurs membres de son parti
Publié par Le Monde, le 03 août 2012 à 09:32
C’est un assistant parlementaire de droite, blogueur sous le pseudonyme d’Autheuil, qui l’avait noté dès le 14 juillet, mais l’observation était restée confidentielle, avant d’être relayée par le site Internet du Point, jeudi 2 août sans mention d’ailleurs de l’auteur d’origine.
La ministre du logement et de l’égalité des territoires, Cécile Duflot, a largement récompensé ses camarades écologistes lors de la promotion du 14 juillet de la Légion d’honneur. Sont ainsi élevés au rang de chevaliers l’ancienne ministre de l’environnement et maire de Montreuil, Dominique Voynet, ou Catherine Calmet-Rebérioux, la secrétaire générale du groupe EELV au conseil régional d’Ile-de-France, groupe dans lequel siégeait Cécile Duflot depuis 2010.
Sont également récompensés :
- Le maire EELV de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Jean-François Caron, figure écologiste dans le bassin minier ;
- Jean Malet, conseiller régional Vert d’Ile-de-France, et maire de Mezy-sur-Seine ;
- Maryse Oudjaoudi, secrétaire régionale d’EELV en Rhône-Alpes et candidate dans l’Isère aux législatives ;
- Michèle Rivet, vice-présidente écologiste du conseil régional du Centre,
- Le maire et conseiller général EELV d’Arcueil (Val-de-Marne), Daniel Breuiller.
- Des élus qui ne sont pas forcément des proches de Cécile Duflot, et dont certains sont effectivement engagés au niveau local dans la politique du logement ou de l’urbanisme.
On trouve également, toujours au grade de chevalier, une conseillère générale PS de l’Indre, Thérèse Delrieu, et Ghislaine Millet, présidente de la Ligue des droits de l’homme du même département. L’Indre est justement le département où le premier secrétaire fédéral socialiste n’est autre que Manuel Flam… directeur de cabinet de Cécile Duflot.
Une chercheuse refuse la Légion d’honneur pour dénoncer les « crimes industriels »
Par Elodie Vallerey – Publié par Usine Nouvelle le
Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l’Inserm, a écrit dans sa lettre de refus « la remise en cause de l’impunité qui, jusqu’à ce jour, protège les responsables de crimes industriels ».
C’est à une scientifique engagée que Cécile Duflot, ministre du Logement, avait décidé de remettre la Légion d’honneur lors de la promotion dite « du 14 juillet ».
Engagée, mais surtout révoltée. Annie Thébaud-Mony, chercheuse et spécialiste des cancers professionnels, a ainsi refusé la décoration honorifique. Dans la lettre qu’elle a adressé à la ministre, rendue publique le 4 août (Courrier refus legion d’honneur), elle explique son geste militant et émet des doléances précises :« Je souhaite la remise en cause de l’impunité qui, jusqu’à ce jour, protège les responsables de crimes industriels ».
Par « crimes industriels », cette pasionaria de la santé au travail entend « l’amiante, les pesticides, les déchets nucléaires et chimiques etc… ». « Nous voulons être pris au sérieux lorsque nous donnons à voir cette dégradation des conditions de travail (…), le drame des accidents du travail et maladies professionnelles, mais aussi l’accumulation des impasses environnementales », martèle-t-elle dans son courrier.
« Je ne fais pas ce geste contre Mme Duflot », précise à l’AFP la présidente de l’association Henri Pézerat, qui a pour but de créer et de faire vivre un réseau d’échanges d’expérience et d’aide aux luttes sociales concernant la santé des personnes en lien avec le travail et l’environnement.
« Ma démarche se veut un appel à la mobilisation citoyenne, mais aussi parlementaire et gouvernementale, pour le respect des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité », écrit-elle en accompagnement de sa lettre à la ministre datée du 31 juillet, comme le rapporte l’AFP.
« Cessons les vraies fausses controverses sur les faibles doses. Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d’autrui, y compris en matière pénale », dit-elle dans sa lettre à Mme Duflot.
En mars dernier, Annie Thébaud-Mony s’exprimait sur les cancers professionnels, et notamment du cas de l’amiante, dans une vidéo : Annie Thébaud-Mony s’exprime sur les cancers professionnels