Non, Monsieur Montebourg, le nucléaire n’est pas une filière d’avenir !

« Le nucléaire est une filière d’avenir », estime Montebourg

Le Monde.fr avec AFP | 26.08.2012 à 19h06 • Mis à jour le 26.08.2012 à 20h40

Arnaud Montebourg, ministre français du redressement productif, a assuré dimanche 26 août sur BFM TV que « le nucléaire est une filière d’avenir » tout en reconnaissant qu’il fallait qu’il soit « rééquilibré ».

« Avec une augmentation continue de la consommation des ménages et industrielle, même en maintenant notre parc de centrales actuel », la question est de savoir « si nous allons continuer à investir », a-t-il indiqué. « Pour ma part, je considère que le nucléaire est une filière d’avenir ». Cependant, le ministre a reconnu que s’« il ne s’agit pas d’abandonner le nucléaire », il faut le « rééquilibrer ».

 

« UNE ÉNERGIE PAS CHÈRE, ABORDABLE »

Interrogé sur les promesses du candidat François Hollande de réduire le nucléaire en France, Arnaud Montebourg a affirmé que « la réduction (du nucléaire) se conjugue dans une équation à deux chiffres : la quantité de ce que l’on consomme chaque année, qui augmente, et l’offre ».

« Nous avons besoin d’énergie et pas trop chère », a-t-il dit, et « la France a un atout extraordinaire entre ses mains (avec ses centrales nucléaires) qui lui a permis de bâtir son industrie« . Grâce au nucléaire, l’industrie française a pu « passer les épreuves, y compris les chocs pétroliers, la crise… », a ajouté M. Montebourg, « c’est une énergie abordable ».

« Notre choix d’avoir une énergie pas chère, abordable et en quantité est stratégique », a-t-il insisté rappelant que plusieurs pays européens revenaient vers le nucléaire, « même le Royaume uni, droite, gauche confondues ».

 

PAS QUESTION DE SORTIR DU NUCLÉAIRE

Pour sa part, la ministre de l’écologie et de l’énergie, Delphine Batho, avait également dit qu’il n’avait « jamais été question ni de sortir ni d’abandonner le nucléaire ». S’exprimant à l’Assemblée nationale le 25 juillet, Mme Batho avait affirmé que « tous les emplois de la filière seraient maintenus », tout en précisant qu’en matière de démantèlement des installations nucléaires, il y avait « une filière industrielle que nous devons développer ».

Durant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis d’engager « la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025 », conformément à l’accord électoral qui avait été négocié dans la douleur entre le PS et les écologistes d’EELV. Ces derniers défendaient une sortie du nucléaire.

Mais le président a déclaré, avant et après son élection, qu’il fermerait durant son quinquennat une seule centrale, celle de Fessenheim (Haut-Rhin), doyenne du parc nucléaire hexagonal, et qu’il achèverait la construction de l’EPR (réacteur de 3e génération) de Flamanville (Manche). Ce nouveau réacteur est censé entrer en service en 2016.

Le gouvernement devrait lancer à la rentrée un grand débat sur la « transition énergétique », dans laquelle pourrait s’inscrire la réduction de la part du nucléaire dans le système électrique.

 

Notre commentaire : Nous renvoyons le lecteur à l’excellent ouvrage publié par le Réseau « Sortir du nucléaire » qui s’intitule « Sortir du nucléaire c’est possible » qui démonte une à une les « idées reçues » totalement fausses véhiculées par les promoteurs du nucléaire. Le problème, Monsieur Montebourg, c’est qu’avant d’aborder un sujet, il faut se documenter un minimum, ce que nous n’avez pas fait ! Si vous faites de même pour les autres filières, vous « naviguez à vue » et c’est un peu inquiétant pour notre futur redressement économique… 

Le nucléaire n’est apparemment bon marché que parce qu’il a été considérablement subventionné, depuis le début, avec nos impôts. Mais cela ne compte pas dans le calcul, n’est-ce pas ? Et puis le démantellement des centrales sera un gouffre financier incontrôlable. Mais, cela ne compte pas non plus dans le calcul du vrai prix de l’énergie nucléaire, puisque c’est une dépense du futur. Ce sont les générations de demain qui se débrouilleront avec ce problème.

On ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires ultra dangereux, les zones d’habitations périphériques aux centrales sont contaminées et rendent les gens malades,  nos nombreuses centrales en fin de vie ont l’âge de leurs artères, malgré les nombreuses « prothèses » que l’ont peut leur ajouter. Les kilomètres de tuyauteries sont impossibles à changer, pourtant elles vieillissent elles aussi. Elles finiront tôt ou tard par céder une à une et l’on ne saura pas quoi faire le jour où cela arrivera…

Non seulement l’énergie nucléaire est sans avenir, parce que dangereuse et dépassée (on a le plus grand mal à construire les fameux EPR), mais elle risque même de détruire notre propre avenir ! Il ne faut pas avoir une vue à court terme, qui ne dure que le temps d’un mandat politique ; essayez de voir un peu plus loin que le bout de votre nez, Monsieur Montebourg, car gouverner c’est prévoir.

 

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