Dans le monde des banksters, plus vous êtes nul mieux vous êtes payé !

L’ancien patron du Crédit Immobilier de France a touché 1,5 million d’indemnités : belle prime d’incompétence…

Bercy a décidé de se porter garant du Crédit Immobilier de France en difficultés. Selon nos informations la garantie se monterait à 4,7 milliards d’euros. L’ex numéro un, Claude Sadoun évincé ce week-end a déjà reçu un chèque alors que Bercy pensait qu’il renoncerait à toucher des indemnités; Devra-t-il rembourser ?

L’Etat est donc bel et bien venu au secours du Crédit Immobilier de France incapable de se refinancer sur les marchés depuis la dégradation de trois crans de sa note par l’agence de notation Moody’s. Depuis l’échec la semaine dernière, des négociations de rapprochement avec la Banque postale, missionnée par le gouvernement pour trouver une solution pérenne, il y avait effectivement urgence. Spécialiste des prêts immobiliers aux particuliers et lié au mouvement HLM, le CIF est à la tête de 300 agences et gère 33 milliards d’euros de crédits. Dans le communiqué paru hier, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici a indiqué que l’Etat accordera sa garantie à l’établissement, sous réserve de l’autorisation de la Commission européenne et du Parlement. Selon nos informations, cette garantie serait de 4,7 milliards d’euros, soit un montant bien supérieur aux fonds propres de la société en difficulté, ceux-ci totalisant 2,4 milliards d’euros. Auxquels il faut, certes ajouter les actifs détenus en propre par le CIF, en particulier ses fonds commerce, celui-ci étant à la tête de plusieurs filiales immobilières.

 

Claude Sadoun devra-t-il restituer ses indemnités ?

Cette prise en main de l’Etat s’est déjà traduite dans les faits par le départ du président emblématique de l’établissement financier Claude Sadoun. Départ forcé, ce dernier ayant jusqu’au bout tenté des rester aux manettes. Si Bercy estime qu’il devrait renoncer à ses indemnités, il s’avère que son successeur provisoire, Bernard Sevez lui a déjà signé un chèque de 1,5 million d’euros. Devra-t-il le restituer ? Tout dépendra sans doute de la façon dont évoluera le dossier. A l’heure actuelle, nombre d’observateurs sont assez durs sur le bilan de l’ancien numéro un, lui reprochant surtout d’avoir évincé toutes les solutions d’adossement ou de rapprochement ces dernières années alors que le groupe connaissait déjà un certain déclin.

La Tribune, Pascale Besses-Boumard | 02/09/2012, 12:40 

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